

On entend presque les cigales à Paris…
Non loin du parc Monceau, dans le 8ème arrondissement de la capitale, les
bureaux et le showroom du créateur Simon Porte-Jacquemus ouvrent leurs
portes pour dévoiler l’univers solaire qui ont fait la renommée du frenchy.
À l’intérieur, des Chiquito, des chapeaux en paille et des créations colorées
sur lesquelles sont apposées les lettres JACQUEMUS, flirtent avec des
iconiques du design : des canapés modulaires de Pierre Paulin et Mario
Bellini, des sculptures en bois brut de Jean Touret ou encore une chaise en
métal laqué d’Howard Meister. Le tout compose un beau mélange d’ancien
et de nouveau, de minimalisme et de pop, de français et de transcontinental…
Côté terrasse, l’odeur enivrante des oliviers et des citronniers transporte sur la
côte méditerranéenne et rappelle doucement les origines du « petit provençal ».













La gélatine en trompe-l’œil
Les artistes et designers explorent les matériaux plus ou moins
transparents – verre, cristal, résine – pour en faire sortir des effets
étranges et créer des objets qui ne ressemblent à aucuns autres.
Laurids Gallée, Francesco Balzano, Studio Unravel, Roni Horn…
Voici les noms de ceux qui sculptent la matière et jouent avec
son opacité pour donner à voir des créations gélatineuses.




Réalisations de : 1. Laurids Gallée x STRS ; 2. Francesco Balzano ; 3. Studio Unravel ; 4. Roni Horn
Gélatine sucrée, vitaminée…
D’autres artistes s’inspirent volontairement du monde de la confiserie
pour façonner des objets gourmands. La designer néerlandaise Sabine
Marcelis utilise régulièrement les matériaux résineux et les formes rondes
des donuts. Lorsqu’elle acoquine les deux, le résultat suggère des curiosités
délicieusement gélifiées et sucrées. Un régal pour les yeux.


Dans cette mouvance, on trouve aussi la néo-zélandaise Devyn Ormsb (aka
Devon Made), qui compose des bibelots fruités à la consistance gélatineuse.
Son répertoire à elle est plus « healthy » que celui de Sabine Marcelis, puisque
ses créations en verre de cristal sont faites à partir de moules de fruits comme
des bananes, des citrons, des poires…


Réalisations de : 1. & 3. Sabine Marcelis ; 2. soft-geometry ; 4. Devyn Ormsb
Frosted Jelly
Parfois, la résine est mixée à des teintes claires et opaques.
Résultat : les effets gluants de la gélatine s’estompent et
laissent place à une pâte glacée, comme tout juste sortie
du congélateur. Des effets fantastiques qui transportent
dans un monde terriblement onirique…



Réalisations de : 1. soft-geometry ; 2. Roni Horn ; 3. Wonmin Park







India Mahdavi
La célébration d’un orient
pop et glamour en occident
S’il faut retenir le nom d’une designer qui fait bouger les lignes de la
scène décorative depuis deux décennies, c’est bien évidemment celui
d’India Mahdavi. Son style ne ressemble à aucun autre : il est éclectique, cosmopolite, métissé, nomade… Sa signature ? La couleur bien sûr.
De l’hôtel du Cloître à Arles au Gallery at Sketch à Londres en passant par
la boutique Ladurée à Los Angeles, India Mahdavi laisse son empreinte
farouchement colorée dans les intérieurs les plus branchés du moment.
L’architecte et créatrice de mobilier d’origine irano-égyptienne conçoit le
design comme une récréation créative, un conte fantaisiste qui mélange
les époques et les genres. Parfois glamour et gourmand, parfois ethnique
et racé, mais jamais froid et aseptisé, son cachet polychrome réveille les
lieux avec une palette riche de savoir-faire et de techniques ancestrales. Bref
« The queen of colors » s’impose sur la scène contemporaine de manière
singulière et cultive comme personne le bonheur dans les intérieurs.




Le must have d’Insidy : Le tabouret en céramique Bishop
La pièce maîtresse d’India Mahdavi est évidemment le Bishop, un tabouret
de bar en céramique créé sur mesure en 1999 pour le célèbre club new yorkais
APT. Depuis, l’assise s’est démocratisée dans les intérieurs contemporains et
a intégré la collection permanente du Musée des Arts Décoratifs de Paris.
Le Bishop (Fou aux échecs) préfère la diagonale à la ligne droite. Il se décline
sous forme de guéridon, ou de table d’appoint lorsqu’il fusionne avec le sur-
plateau en noyer Peanut, et déploie sa céramique émaillée dans une vingtaine
de couleurs. Échec et mat !







Sarah Ellison
Matières douces mais texturées, teintes pures mais racées, lignes simples mais voluptueuses…
Sarah Ellison a quelque chose de bien à elle. Un style à la fois audacieux et minimaliste, pointu et mainstream, actuel et nostalgique… Une signature cool, luxueuse et discrète. Bref, Sarah Ellison manie les contradictions à la perfection. Mais si l’on devait choisir un mot pour résumer son travail, ce serait « solaire ».
Depuis son studio à Byron Bay, la designer et architecte d’intérieur made in Pays d’Oz imagine des pièces aux formes voluptueuses et aux notes tantôt dorées, bronzées, blanchies… Des teintes terreuses et feutrées qui semblent suivre les aléas du Soleil. D’ailleurs, sa dernière collection SOL est une référence à la personnification du soleil dans la mythologie romaine. Rotin, velours, bouclette, bois, lin… Les matériaux sont naturels et nobles, la palette chaude et monochrome.
Sarah Ellison puise aussi son inspiration dans les années 70. Elle affectionne tout particulièrement les œuvres de l’architecte d’intérieur Jean Royère, prescripteur des lignes wavy et des canapés aux formes courbes, à qui elle rend hommage à travers son vase ondulé Jean…







Un décor de film entre Art Nouveau et Art Déco à Paris
Dans le 8ème arrondissement de Paris, la France des années folles revit sa vie à
coups de dorures luxueuses, de velours précieux, de bas-relief voluptueux… Bienvenue
à Beefbar, un steakhouse d’exception qui met le couvert dans l’ancienne Fermette
Marbeuf et sa « salle 1900 » au style jardin d’hiver Belle Époque.
Qui de mieux pour rénover ce lieu chargé d’histoire que le duo Humbert & Poyet ?
Le studio énigmatique d’origine parisienne et monégasque a ré-imaginé les lieux
en jouant magistralement sur deux influences : d’un côté la fraîcheur et le
raffinement de l’Art Nouveau, de l’autre, le glamour et l’excentricité de l’Art Déco.
Un décor théâtral, comme sorti d’un scénario américain… On pense notamment au
roman mythique de Roman de F. Scott Fitzgerald, The Great Gatsby, ou au dernier
long-métrage de Guillermo del Toro, Nightmare Alley, qui met en scène Bradley
Cooper et Cate Blanchett dans un cadre Art Deco inspiré des emblèmes du
Rockefeller Center des années 1930.
Crédits photos © Francis Amiand












La nouvelle lubie des créateurs textiles
Cette décennie, le regain d’intérêt pour l’artisanat et l’attrait renouvelé pour les savoir-faire ont
offert un second souffle à la technique ancestrale du tuftage. Et la nouvelle garde de créateurs textiles
n’y est pas pour rien. Alors que la maison se transforme en galerie de curiosités dans laquelle tout
s’admire, ils s’amusent à l’acoquiner à des esthétiques fantaisistes et loufoques.
La dernière lubie créative de ces artistes textiles : le vase. En 2022, l’objet s’habille de laine
colorée, de perles, de paillettes, et parfois même de pompons en crin de cheval. Un nouvel
habit pour une nouvelle vie, plus colorée, tramée et texturée.
Parmi les artistes et designers contemporains qui ont lancé cette tendance, on peut citer Röd
Studio, Ugly Rugly, Piknic Piknic ou encore Doble Trama. Tous à leur tour réinventent le vase à
coup d’esthétiques bariolées, de maximalisme bien dosé ou de clash de styles bien maîtrisé…






Poésie bucolique et subtilement exotique
Hattie Molloy est une fleuriste hors pair. Une fine fleur de la création botanique. L’artiste basée à
Melbourne repousse les limites de son art et sublime le quotidien à travers des compositions de plantes
toujours audacieuses, jamais prévisibles. Sous ses doigts de fée, des fleurs délicates comme les œillets, les
lys, anthurium, orchidées, mais aussi des feuilles de bananier, des plantes carnivores, des branches à fruits
et champignons s’entremêlent avec goût et sensibilité pour raconter des histoires parfumées, terriblement
colorées. Le tout est magnifiquement scénographié par ses soins pour composer des univers enchantés.
Plus que des bouquets, ses créations ressemblent à des sculptures à admirer comme une nature
morte. Des œuvres d’art incroyablement romantiques et photogéniques.












Envie d’offrir une composition florale ?

Notre sélection d'artistes-fleuristes en France :
À Paris
3è arrondissement : Castor Fleuriste
4è arrondissement : Studio Maison Ciero
10è arrondissement : Flowered By & Pampa
11è et 19è arrondissement : Désirée

À Lille
LOE, Bazaar St SO, 292 Rue Camille Guerin, Lille (sur rdv)
À Bordeaux
Fleur de Mars, 1 rue de la Course, Bordeaux
À Montpellier
Joséphine Fleuriste, 2 rue draperie Saint Firmin, Montpellier

Âmes sensibles s’abstenir : sélection hot design !
À quelques jours de la fête des amoureux, des bustes dénudés, des bassins ondulés, des fesses
potelées s’immiscent aux quatre coins de la maison. Ces objets affriolants et aguichants font
un clin d’œil contemporain à l’« anti-design » d’Ettore Sottsass et à son vase phallique Shiva
qui célébrait déjà la fertilité et la liberté dans les années 70.
Aujourd’hui, ce sont les marques et créatifs Coucou Suzette, Group Partner, Anissa Kermiche,
Fluid ou encore Urban Outfitters qui montrent un nouveau rapport à la nudité, moins censuré, plus
décomplexé. La volupté des courbes féminines et masculines est célébrée à travers des silhouettes
rebondies, des formes suggestives et une palette de nudes abondante. Un design inclusif qui célèbre
tous les genres, toutes les formes, morphologies, et teintes de peau !









