La lampe champignon, son corps trapu et sa coupole
oversize font leur grand comeback dans la décoration.
Depuis quelques années, la pièce phare des années 70 germe dans les appartements
les plus kitsch comme dans les maisons les plus sophistiquées. Urban Outfitters,
Millefiori Interior, &Tradition, Ondine Studio… Neuve ou vintage, les marques de
design comme les boutiques de seconde main proposent une myriade de lampes
champignons aux esthétiques opposées.
Aujourd’hui, elle pousse dans deux styles : la vieille école veut qu’elle soit fabriquée
par les maîtres verriers de Murano avec des teintes édulcorés et des bords arrondis pour
épouser la silhouette « Epigeo » qui a conquis les seventies. La nouvelle école veut qu’elle soit
réactualisée avec des lignes acérées, des teintes franches et des matériaux modernes…
et si possible, avec un design nomade qui lui permet de passer de l’intérieur à l’extérieur
en un claquement de doigts.






Un espace hors normes rythmé par la couleur Pantone 2022
Tous les ans, la création attend avec impatience les prédictions colorimétriques de Pantone. L’institut l’a annoncé il y a peu, la teinte qui règnera en 2022 sera le Very Peri, un violet disruptif qui marie la « constance » du bleu avec « l’énergie » du rouge. Apparemment, le studio espagnol Masquespacio l’avait anticipé puisqu’en 2020, le duo imaginait pour l’espace de co-working Cabinette à Valence, une capsule futuriste et créative rythmée par le même mélange de figue et de bleu pervenche, coupé avec des nuances plus douces.
L’adresse a tout d’un décor de film des années 70 : appliques à franges, chaises en velours, néons, rideaux argentés et surfaces réfléchissantes… Le studio Masquespacio tutoie le futurisme des années Space Age avec contemporanéité, et rend un hommage saisissant au film Playtime de Jacques Tati et son personnage lunaire Mr Hulot. Une nouvelle fois, le duo repousse les conventions d’un revers de la main et revendique sa philosophie : Good vibes only !
Crédits photos : © Luis Beltran






La maison est plus que jamais friande de références sucrées et acidulées…
Crisp Sheets, le label spécialisé dans le linge de maison et basé à Amsterdam a récemment lancé une collection pour la chambre aux notes résolument douces et gourmandes. Son nom ? The Marshmallow Room : une série de lits, de tables de chevet, de draps, de lampes et de tapis inspirée de la friandise, de ses formes onctueuses et de ses teintes délicieuses.
C’est Lara Ourtane, la fondatrice de Crisp Sheets originaire des Pays-Bas qui a imaginé les tables ainsi que les lits en bois massif de la capsule en s’inspirant librement des lignes tendres et généreuses du canapé Camaleonda de Mario Bellini pour B&B Italia, et des couleurs exquises de la guimauve. Les lampes de table baptisées Crush Light ont été dessinées et réalisées en résine par le duo féminin basé à Rotterdam Forever Studio. Et les tapis ont été fabriqués à 100 % à partir de laine néo-zélandaise à Casablanca. Le tout plonge la chambre dans un rêve terriblement exquis…





Le carrelage métro revient dans une version modernisée et stylisée
Hier assimilé aux salles de bain vintage, le carrelage métro s’invite aujourd’hui dans toutes les pièces de la
maison. Initialement utilisé comme revêtement mural ou de sol, le carrelage recouvre dorénavant le mobilier
et les objets décoratifs (tables à café, tables basses, consoles, chevets, vases, dessous de verres…) avec minimalisme.
Il est tantôt tout blanc et immaculé dans sa version d’origine, tantôt fantaisiste et audacieux habillé de son plus
beau damier coloré… Mais il est toujours millimétré et parfaitement structuré.








Les déclinaisons du carrelage métro
Parmi les marques qui ont remis le carreau au goût du jour, on peut citer la danoise
IKON KØBENHAVN, la londonienne By Maza ou encore la griffe australienne
Fleur Studio qui distillent leurs pièces carrelées aux teintes pastellisées et nuances
patinées dans les intérieurs les plus cools du moment.
Certains comme CUBE CLUB et Nata recouvrent leurs mobiliers et objets d’un carrelage
blanc pour faire ressortir les liaisons entre les carreaux à la manière d’un puzzle coloré.
Lorsque les joints sont noirs, les pièces font doucement penser à l’œuvre de Jean Pierre-
Raynaud qui a construit en 1969 une maison entièrement recouverte de céramiques blanches
à la Celle Saint-Cloud.




Échiquiers colorés
D’autres marques comme Occasional Pieces ou Fayre And Square surfent sur
la tendance du damier, vue et revue dans la décoration et le design. Chez eux, les
tables de chevet, consoles et tables à café se transforment en échiquiers colorés
à placer et déplacer au gré des envies.





DIY mobilier carrelé
Pour reproduire ce must have à la maison,
pas besoin d’outils dispendieux ou de
techniques fastidieuses… Il suffit de suivre les
tutoriels créatifs sélectionnés par Insidy :




Où se rend (virtuellement) Insidy aujourd’hui ? À Brooklyn, chez Zoe Cohen et Levi Shaw-Faber grâce aux photographies de Max Burkhalter
Zoe Cohen est une créative touche-à-tout. C’est elle qui s’occupait des réseaux sociaux de Marc Jacobs avant de prendre en main la stratégie marketing de la marque de lingerie inclusive Parade. Parallèlement, elle dirige avec son conjoint Levi Shaw-Faber – diplômé de l’école d’architecture de Yale – Wiggle Room, la marque de mobilier artisanal qu’ils ont co-fondé en 2019 à New York.
Tout a commencé un peu avant la pandémie, lorsque le tandem a imaginé une table à manger rose bonbon aux volumes ondoyants pour son adresse personnelle. Une pièce qui a séduit l’entourage du couple au point de se transformer en projet professionnel. Aujourd’hui, la marque se vend aux deux bouts du pays et se démocratise dans les plus beaux intérieurs contemporains.
Depuis, leur appartement s’est transformé en véritable vitrine, dévoilant des tables tout en courbes et aux teintes cotonneuses dans toutes les pièces de la maison. Elles dialoguent avec d’autres créations contemporaines comme un tapis de Cold Picnic, une lampe en mousse rose de Joseph Algieri, des tables et consoles carrelées d’Ikon København, mais aussi du mobilier chiné, notamment un canapé vintage trouvé dans le New Jersey, une lampe en forme de globe de Bi-Rite Studio… Bienvenue dans un appartement dans l’air du temps !
Crédits photos © Max Burkhalter








Lucy Tolan
Des créations singulières
made in Melbourne
Excès de couleurs, superpositions et répétitions géométriques, effets de textures, de distorsions et illusions d’optiques… L’artiste australienne Lucy Tolan façonne des vases en céramique pour le moins fantastiques. C’est depuis son studio à Melbourne qu’elle repousse les limites de sa discipline et crée des œuvres plastiques à mi-chemin entre le design, l’architecture et l’art.
Lucy combine plusieurs techniques de construction et alterne entre les différents finis – glossy, poreux, mate, lisse ou granuleux – pour faire parler la matière. Si elles dévoilent des aspérités et irrégularités, ses céramiques affichent en revanche un grand sens du détail, allant de la courbure à la répétition des motifs, en passant par la température et le temps de cuisson.
Ses couleurs de prédilection ? Le rouge, le bleu et le blanc. Les lignes colorées se chevauchent et s’entrechoquent pour former des carreaux graphiques qui éveillent n’importe quelle console, table, chevet… Des créations magnifiquement immortalisées par la photographe Shelley Horan.
Crédits photos : © Shelley Horan










Un pied-à-terre audacieux à Brooklyn
Dans cet appartement new-yorkais, le bleu électrique et le millennial pink se
répondent avec audace. Le mobilier dévoile des lignes singulières, entre
futurisme et tradition. Les matériaux quant à eux naviguent avec dissonance entre
l’acier, le plexiglas, le vinyle, le marbre, le bois… Où sommes-nous ? Chez Harry
Nuriev, fondateur du studio de design et d’architecture d’intérieur Crosby Studios.
Le créatif russe a fondé son studio à Moscou avant de s’installer à New York en 2016 pour y exposer son travail. Cinq ans plus tard, il est surnommé le « nouveau Tsar de Moscou », célébré pour son approche intuitive et éclectique du design, et signe des collaborations avec les plus grands noms de la création (Rem Koolhaas, Balenciaga, Dover Street Market, Opening Ceremony…).
Son pied-à-terre à Brooklyn est à l’image de son parcours : tumultueux, imprévisible. Parmi le mobilier qui compose l’appartement, on trouve presque uniquement des pièces imaginées ou faites sur mesure par le designer. Mais la création la plus singulière reste sans aucun doute le lustre composé de 300 stylos BIC bleus qui surplombe la cuisine et le salon avec panache et brouille les frontières entre l’appartement et la galerie de curiosité.
Crédits photos © Mikhail Loskutov





Cette année, Noël voit la vie en pastel.
Rose bonbon, vert anis, jaune dragibus… La palette de fin
d’année troque son traditionnel vert-blanc-rouge et ses teintes
chatoyantes contre des teintes acidulées, plongeant les fêtes
dans un monde à la poésie édulcorée.

La boule de Noël retwistée
Quand elle passe entre les mains des grands créateurs et designers,
la traditionnelle boule de Noël se transforme en bonbon acidulé.
Elle est revisitée avec goût par Jacquemus et l’artiste néerlandais
Boris de Beijer façon PINK, et par la designer danoise Helle Mardahl
qui façonne comme à son habitude des « friandises » à accrocher
délicatement au sapin.
Si la table est en fête, l’art de la table s’adonne à une soft party
Chez la Romaine Edition et &Klevering, les verres à pieds, flûtes
à champagnes et dessous de verres sortent le grand jeu et dialoguent
avec des lignes voluptueuses, mais côtoient des teintes soft
pour titiller l’œil tout en douceur.
Noël est définitivement la période de l’année où toutes les ringardises sont permises.
Les boules à neige, centres de table et beurriers aux motifs et nuances ringardes ressortent
joyeusement des placards des grand-mères pour animer les grandes tablées. Chez HAY, les cuillères
se tournent et prennent l’aspect de sucres d’orge ou de chamallows gourmands et se fondent
joliment dans le décor. Le bal des kitscheries est ouvert !

Les looks se mettent sur leur 31
Les looks de réveillon suivent le pas et se dévoilent dans une
version kitsch acidulée. C’est Miu Miu qui montre l’exemple avec
sa collection automne-hiver 2021, un mélange bien calibré de
sportswear vibrant et d’élégance éthérée. Une dissonance
retrouvée sur les tenues roses bonbon à froufrous de Blumarine
comme sur les sac à perles aux couleurs arc-en-ciel de Vanina.

Les cristaux, strass, sequins et paillettes sont aussi de la partie.
Ils s’entremêlent tendrement à la palette édulcorée et illuminent les fêtes avec des accents régressifs.
